Sommet belgo-marocain sur les énergies renouvelables

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Du 25 au 29 novembre 2025, l’École Nationale des Sciences Appliquées (ENSA) de Tétouan a accueilli une délégation d’étudiants et de professeurs belges du département des Sciences et technologies de la HEPH - Condorcet dans le cadre d’une coopération académique internationale entre la Belgique et le Maroc pour le développement des énergies renouvelables. Au cours de cette semaine en immersion linguistique en anglais, les étudiants ont échangé et co-développé des projets d’innovation énergétique, se formant peu à peu pour devenir les acteurs de la transition énergétique de demain. Nous avons rencontré Alexandre Mabille, professeur d’anglais à la Haute École, l’un des deux enseignants porteurs du projet ainsi que Loïc Debrulle Hamza Sadik, deux étudiants en deuxième année du master « Ingénieur industriel orientation aérotechnique ».

Qui était à l’initiative de ce Sommet des Énergies Renouvelables? Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots la genèse du projet?

Ce projet a été initié par une collaboration entre notre Haute Ecole et l’École Nationale des Sciences Appliquées de Tétouan (ENSATE, Maroc), dans le cadre du Fonds de Mobilité Maghreb-Liban financé par Wallonie-Bruxelles International (WBI). L'idée est née en 2022, lors d'échanges entre nos institutions sur la nécessité de former des étudiants à devenir des acteurs clés dans le domaine des énergies renouvelables, en réponse aux défis mondiaux liés au développement durable et à la transition énergétique.

La thématique - les enjeux des énergies renouvelables - est terriblement d’actualité. Comment s’est-elle imposée à vous?

La thématique des énergies renouvelables s’est imposée à nous comme une évidence, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le Maroc et la Belgique entretiennent une collaboration étroite dans ce domaine, notamment à travers des initiatives industrielles et des échanges de bonnes pratiques. Nous souhaitions bâtir un projet international en anglais, ancré dans cette réalité, tout en donnant du sens à notre enseignement par une connexion directe avec la société, les industriels et les pouvoirs publics. Ce choix de thématique était aussi l’opportunité de développer une approche transdisciplinaire et interculturelle. Travailler en étroite collaboration avec des industriels a permis de structurer une réflexion différente, car leurs processus de pensée diffèrent souvent de ceux du monde académique. Cette synergie a été particulièrement enrichissante, non seulement pour les étudiants, mais aussi pour les enseignants et les partenaires impliqués. Au-delà de l’aspect technique, notre ambition était de promouvoir un enseignement à impact, qui fait sens et qui prépare des citoyens critiques, curieux et aptes à coopérer dans un monde globalisé. Cette démarche illustre l’importance d’une pédagogie innovante et inclusive, adaptée aux enjeux contemporains et ouverte à des solutions concrètes.

Quel était l’objectif de ce projet et comment a-t-il été mis en œuvre ?

L’objectif principal du projet était de stimuler une réflexion critique sur les énergies renouvelables en impliquant des étudiants, des chercheurs, et des industriels des deux pays (en Belgique, ce projet a été présenté à Enabel, Cluster Tweed, le District Cleantech et John Cockerill).

Concrètement, le projet s'est déroulé en trois étapes :

  1. Avant la semaine internationale à Tétouan, des sessions de brainstorming virtuelles ont été organisées pour générer des idées et des discussions préliminaires sur la coopération énergétique entre la Belgique et le Maroc. Des mini-projets de recherche ont été assignés à différents groupe d’étudiants pour explorer les différentes sources d'énergie renouvelable (nucléaire « SMR », hydrogène vert, éolien, solaire et hydroélectrique).
  2. A Tétouan, les étudiants se sont réunis pour travailler en équipes mixtes sur les projets. Les visites de Holcim La Farge à Tétouan et la découverte du parc agrivoltaïque de Helios Group (Durbuy) ont été organisées pour compléter les travaux de recherche.
  3. Les résultats des projets ont été présentés devant un jury fin novembre, et une présentation ainsi qu’un rapport final ont été remis début décembre.
Y-a-t-il des projets d’étudiants qui se sont particulièrement démarqués?

Tous les étudiants ont démontré un engagement exemplaire, faisant de cette semaine internationale une réussite collective. Que ce soit dans la qualité du contenu ou dans la présentation de leurs recherches, ils ont su relever les défis proposés avec rigueur et créativité.

Leurs travaux ont abordé des problématiques concrètes liées aux énergies renouvelables, offrant des perspectives adaptées aux contextes marocain et belge. Ces contributions, tant sur le plan académique que pratique, ne manqueront pas d'intéresser les pouvoirs publics et les industriels partenaires, ouvrant la voie à des collaborations futures et à des applications concrètes de leurs idées. Ce niveau d’implication et de professionnalisme de la part des groupes mixtes témoigne de la pertinence de cette initiative dans leur formation et de l’impact positif d’une pédagogie basée sur la coopération internationale et l’interdisciplinarité.

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Une expérience unique pour les étudiants

Comment avez-vous vécu cette semaine internationale à Tétouan?

Loïc Debrulle : Cette semaine a été une expérience inoubliable. Elle a permis de renforcer encore davantage la cohésion au sein de notre groupe d'étudiants ingénieurs aérotechniques, déjà bien uni avant le départ. Le fait de partager des activités ensemble dans un cadre différent a créé des souvenirs exceptionnels. Je ne me suis jamais autant amusé avec mes camarades… Si je ne devais retenir qu'une seule activité du voyage, ce serait sans hésiter le hammam traditionnel où nous nous sommes rendus ensemble. La ville de Tétouan est également un atout majeur. Loger dans un riad au cœur de la médina nous a offert une immersion authentique ! Le caractère peu touristique de la ville nous a permis de nous promener librement parmi les vendeurs locaux, sans être sollicités comme cela pourrait l'être dans des villes plus touristiques telles que Rabat ou Marrakech. Enfin, les rencontres avec les habitants ont été incroyables. Les Marocains que nous avons côtoyés, en particulier les étudiants de l'université, nous ont fait découvrir le Maroc sous un angle unique et chaleureux.

Quelle a été votre plus grande difficulté ? Comment l’avez-vous surmontée ?

Hamza Sadik :  Étudiant dans le cursus « ingénieur industriel orientation l'aérotechnique », notre plus grand défi était sans doute le manque de connaissance profonde des énergies renouvelables. Nous les connaissions un peu car nous nous intéressons à toutes les technologies modernes mais notre spécialité et notre passion reste l'aviation. Heureusement, les étudiants marocains étaient spécialisés dans ce domaine et nous ont apporté énormément. Par ailleurs, nous étions très bien encadrés sur place, que ce soit par Monsieur Dapoz ou par les enseignants de l'université de Tétouan. Avec de la patience, de la motivation et un gros travail d'équipe, ces manques ont vite été comblés !

Quelle a été selon vous la plus grande richesse de ce projet ?

Loïc Debrulle : Ce projet a été une véritable richesse sur plusieurs plans. L’aventure a solidifié les liens entre les membres de notre classe d'ingénieurs et nous a permis de grandir ensemble.

Elle a considérablement amélioré notre aisance en anglais, surtout dans un contexte technique. Nous avons exploré un tout autre domaine que l'aéronautique, en apprenant par nous-mêmes les bases des énergies renouvelables spécifiques à chaque équipe. Cela nous a permis d’élargir nos compétences techniques et d’enrichir notre bagage scientifique.

Visiter un pays et une culture différents a également élargi nos horizons et nous a permis de mieux comprendre les particularités locales. Échanger avec des étudiants de notre âge issus d’une autre culture a été une expérience humaine et enrichissante.

Enfin, apprendre à nous intégrer dans un nouveau contexte nous aidé à renforcer notre flexibilité face aux imprévus et collaborer sous pression nous a poussé à développer des solutions rapides et cohérentes.

Quelque chose à ajouter ?

Notre groupe d’étudiants ingénieurs aéronautiques tenait vraiment à remercier la HEPH – Condorcet de nous avoir donné l'opportunité de vivre une telle expérience. Merci à Monsieur Dapoz pour son partage de connaissance et pour sa patience. Merci à Monsieur Mabille pour son dévouement et sa persévérance. Ils nous ont permis de vivre un voyage exceptionnel, le genre de voyage qu'on ne vit qu'une fois… Merci enfin aux étudiants et aux enseignants marocains pour leur accueil chaleureux.